La politique des deux États pour Chypre, soutenue par la République turque de Chypre du Nord (RTCN), gagne progressivement du terrain sur la scène internationale, a affirmé le président de la RTCN, Ersin Tatar, saluant les avancées significatives réalisées lors des pourparlers de mardi à Genève.

La réunion informelle, organisée par l’ONU, a rassemblé les dirigeants chypriotes turc et grec, ainsi que les représentants des trois États garants – la Türkiye, la Grèce et le Royaume-Uni.

“Nous sommes ici avec une approche très constructive”, a déclaré Tatar à Anadolu après la rencontre, soulignant le soutien déterminant du ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et de son équipe.

“La présence de la Türkiye est essentielle pour nous. Dès le départ, j’ai insisté sur le fait que cette discussion ne devait pas se limiter à un dialogue bilatéral, mais inclure les deux patries mères. Cela permet aux Chypriotes turcs d’être solidement représentés et de défendre nos droits et intérêts juridiques de manière efficace”, a-t-il ajouté.

“Cette approche, qui s’éloigne du modèle fédéral, est désormais une réalité”, a-t-il insisté.

Évoquant les précédentes tentatives de négociation, Tatar a rappelé : “Nous savons très bien ce qui s’est passé lors du plan Annan et à Crans-Montana, et comment toutes les opportunités ont été épuisées. C’est pourquoi nous affirmons qu’il est temps d’ouvrir une nouvelle page”.

Si la dernière réunion informelle à Genève en avril 2021 n’avait pas permis de trouver un terrain d’entente, le simple fait que la RTCN ait été conviée à ces nouveaux pourparlers témoigne d’une reconnaissance croissante de la politique des deux États, a-t-il ajouté.

“Aujourd’hui, même si nous savons qu’il n’y a pas encore de terrain d’entente, le fait que nous soyons ici prouve que notre politique progresse”, a conclu Tatar.

“Les graines d’une culture de coopération”

Tatar a souligné que la coopération entre les deux peuples et les deux États sur l’île reste essentielle pour parvenir à une solution durable à Chypre.

« Avant cela, cependant, une culture de coopération doit être développée », a-t-il déclaré. « Aujourd’hui, les graines de cette culture de coopération ont été semées ici. »

Mettant en avant l’implication active du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Tatar a salué plusieurs avancées concrètes obtenues lors des pourparlers de Genève.

Parmi ces progrès, on compte des accords pour l’ouverture de quatre nouveaux points de passage, la création d’un comité technique dédié aux questions de la jeunesse, ainsi que le lancement d’efforts conjoints pour faire face aux défis environnementaux et au changement climatique, notamment la gestion des zones minières, des projets d’énergie solaire dans la zone tampon, et la restauration des cimetières.

« Ce sont des étapes et des avancées importantes », a affirmé Tatar.

Mardi, le chef de l’ONU, Guterres, a annoncé son intention d’organiser une autre réunion similaire à la fin du mois de juillet, saluant les progrès réalisés à Genève.

Il a précisé que les discussions se sont déroulées dans une « atmosphère constructive, avec les deux parties montrant un engagement clair à progresser et à poursuivre le dialogue. »

Guterres a également révélé qu’un envoyé personnel serait bientôt nommé pour faciliter les prochaines étapes, exprimant ainsi son optimisme quant à la poursuite des progrès diplomatiques.

« C’est une nouvelle atmosphère », a-t-il déclaré. « Il est important de noter que, même avant Crans-Montana, et nous parlons de 2017 jusqu’à aujourd’hui, il n’y avait eu aucun progrès réel sur aucun aspect, et aujourd’hui, des progrès significatifs ont été accomplis. »